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- PRDH: 38987
https://www.fichierorigine.com/recherche?numero=390019 :
CLICHE, Nicolas 390019
Statut Marié
Date de naissance 08-07-1645
Date de baptême 08-07-1645
Lieu d'origine St-Quentin (St-Jean) (Aisne) 02691
Lieu actuel St-Quentin
Parents Nicolas CLICHE et Catherine Poëtte
Première mention au pays 1675
Occupation à l'arrivée Armurier et serrurier
Date de mariage 13-10-1675
Lieu du mariage Ste-Anne-de-Beaupré
Conjoint Marie-Madeleine Pelletier
Décès ou inhumation Québec (Notre-Dame), 23-12-1687
Remarques Devenu veuf, son père épouse en secondes noces Marguerite Bauny, dont trois enfants sont nés et baptisés à St-Quentin (St-Jean) : Paul, le 00-04-1652 ; André, né en 1662, âgé de 32 ans, marié à St-Quentin (Ste-Marguerite), le 20-04-1694 avec Catherine Lobert, 27 ans (parents omis) ; Jeanne, née vers 1664, mariée à St-Quentin (St-Jean), le 07-01-1684 avec Pierre Lobert (sieur ... Lobert et Catherine Parent).
Identification* DGFQ, p. 258
Chercheur(s) Marcel Cliche ; Lise Dandonneau
Référence* Histoire et généalogie des familles Cliche
Dossier d'archives numérisé
Date de modification 2017-02-26
Voir le très beau site: http://laprisemerciertrepanierorigines.blogspot.com/2014/11/cliche-nicolas-et-marie-madeleine.html :
Le départ pour l’Amérique
Nicolas Cliche vient d'atteindre 25 ans, lorsqu'il décide de partir pour le Nouveau Monde. Il a sûrement l'expérience du travail. Fut-il arquebusier, ouvrier de fabrique, laboureur ou manouvrier, journalier dans la cité ou dans les champs de lin qui l'entourent? Le contrat d'engagement pour l'Amérique, s'il y en a un, pourrait éclairer notre lanterne.
À l'hiver 1671, Nicolas Cliche s'affaire aux préparatifs pour le départ. Il doit prévoir le temps nécessaire sans oublier les imprévus pour se rendre au port d'embarquement, probablement le port de Dieppe, le plus rapproché de Saint-Quentin et un port d'embarquement important pour les vaisseaux à destination de la Nouvelle-France, au XVIIe siècle.
Navire numéro 836 Le Saint-Jean-Baptiste en provenance de Dieppe au début de 1670
Selon les archives de Dieppe, transportait quatre ouvriers, ainsi qu'une centaine d'hommes et vingt-six filles du roi. Il lève l'ancre à la fin juin et il est presque certain qu'il a embarqué l'ancêtre des Cliche. Ce voilier dirigé par le capitaine Pierre Lemoyne n'en est pas à son premier voyage en Amérique; il est signalé en 1664.
La traversée de l’Atlantique au 17è siècle présente de multiples dangers et bien peu de plaisir. La durée est imprévisible, de 20 à 100 jours. Les tempêtes, les naufrages, la maladie et la mort guettent les prisonniers de ces boîtes d’allumettes ballottées par des vagues sournoises. Vers la mi-août 1671, le Saint-Jean-Baptiste arrive en face de Québec et jette l’ancre dans le port du Cul-de-Sac à quelque distance du rivage.
Québec 1671-1675
Lorsque Nicolas Cliche met pied à terre à Québec en 1671, ça ne fait que 37 ans que la colonisation du Canada est réellement commencée. Même si Québec a été fondée par Champlain en 1608, la prise de Québec par les Anglais en 1629 remet tout en question. Il faut repartir pratiquement à zéro, après leur départ, le 13 juillet 1632.
Nicolas Cliche doit s’adapter à la ville et au pays. A-t-il un contrat d’engagement ou est-il recruté sur place? Aucun document ne tranche ces questions, mais nous savons qu’il a été engagé à titre de domestique par Nicolas Gauvreau, maître arquebusier, armurier et même serrurier. Les conditions d’engagement doivent ressembler à celles du domestique précédent, Henri Piot, c’est-à-dire logement, nourriture et quarante-six livres de gages. Il doit servir son maître ±et faire tout ce que peut et doit faire un bon et fidèle domestique selon ses forces sans pouvoir s’absenter pendant tout le temps de son engagement. La durée de l’emploi semble plus flexible que pour les apprentis et les gens de métier qui sont sous le régime des 36 mois.
Est-ce la servitude qui ne lui convient pas, la rigueur du climat, la vie à Québec, la nostalgie du pays d’origine, l’ennui ou l’attirance de la vie libre des coureurs des bois qui l’ont poussé à commettre un geste illégal? Après huit mois de service, Nicolas Cliche prend la poudre d’escampette. Laissons la personne lésée décrire le crime commis dans la requête à Monseigneur l’intendant, le 20 mai 1672: ±suppliant humblement Nicolas Gauvreau, maître armurier de cette ville disant qu’il y a quinze jours que les nommés Claude Couturier et Nicolas Clisse, des domestiques se seraient évadés? De son service et accompagnés de trois hommes se seraient embarqués dans un canot pour aller à l’Isle de Percé après avoir pris cinq fusils dans la boutique….
Les relations du patron avec ses nombreux employés, domestiques et apprentis, sur plusieurs années, semblent irréprochables. D’ailleurs, il affirme dans la requête ±qu’il n’a jamais donné aucun subjet aux dits Couturier et Clisse de le quitter et de déserter de cette manière.
Sachant que ses serviteurs ont été faits prisonniers à Percé et ramenés à Québec, il demande à l’intendant de rendre justice, en les obligeant à payer les journées perdues et à remettre les fusils pour qu’ils soient ±rendus aux particuliers à qui ils appartiennent.
Le document qui rapporte la fuite de Nicolas Cliche est très important pour l’histoire des Cliche parce qu’il constitue la première mention de la présence de l’ancêtre dans le Nouveau Monde. Il confirme aussi, hors de tout doute, son arrivée en 1671. Il s’agit bien de notre Nicolas, même si l’orthographe est Nicolas Clisse que l’on reverra dans d’autres documents.
Malgré la faute commise par Nicolas Cliche, un maître acceptera de lui montrer un métier. Selon la coutume et les règles du temps, il est fort possible qu’il soit retourné chez les Gauvreau pour payer sa dette. Une chose est certaine, il s’est amendé et raccommodé avec ceux-ci. L’artisan se retrouve dans le petit groupe des parents et amis rassemblés, lors de la rédaction du contrat de mariage, le 2 septembre 1675. Il laisse sa signature au bas du parchemin. Son épouse, en plus d’être la sage-femme, sera la marraine du premier bébé des Cliche.
Nicolas Cliche apprenti serrurier doit gagner la confiance de son maître et respecter les règles d’apprentissage du métier. Contrairement à la France où la maîtrise s’obtient par la production d’un chef-d’œuvre après les stages d’apprentissage et de compagnonnage (apprenti–compagnon–maître), en Nouvelle-France, l’intendant Jean Talon a supprimé des étapes. Il accorde la maîtrise à ±toute personne ayant pratiqué un métier pendant six ans sans interruption ou après trois ans ou plus d’apprentissage auprès d’un artisan.
Les quatre premières années de Nicolas Cliche à Québec s’écoulent surtout dans les rues Sous-le-Fort et de la Fontaine de Champlain, où se concentrent les gens de métier qui y tiennent boutique, y compris Nicolas Gauvreau et Jean Amiot, ses maîtres et amis.
Arrivée pour les noces
En quelle année Nicolas Cliche arriva-t-il au Canada? Bien savant celui qui peut le dire avec certitude! À la fin de l'été 1675, le 2 septembre, à Québec, devant le notaire Duquet il acceptait une convention matrimoniale avec une fille de la Côte de Beaupré. C'était la première fois que l'ancêtre apparaissait dans les annales de notre histoire.
Nicolas Cliche était-il un habitant du pays depuis trois ans, selon l'engagement coutumier des immigrants? Aucune preuve. S'il épousait une fille de la seigneurie de Beaupré, c'est sans aucun doute parce qu'il y avait travaillé depuis un certain temps.
Quelle était cette future épouse? Nulle autre que Marie-Madeleine Pelletier, fille du pionnier Georges Pelletier et de Catherine Vannier, habitants de Sainte-Anne du Petit-Cap. Ses parents s'étaient mariés vers 1645, à Dieppe, où leurs trois premiers enfants étaient décédés. En 1656, Georges et Catherine demeuraient à la Côte de Beaupré.
Sainte-Anne-de-Beaupré
C'est là que naquit leur deuxième enfant canadien, Marie-Madeleine Pelletier, le lundi 6 août 1658. Le missionnaire jésuite Paul Ragueneau lui conféra le sacrement de baptême,
le 18 octobre suivant. Avec son frère aîné Claude, elle reçut le sacrement de confirmation de Mgr de Laval, le 28 février 1666, à Château-Richer.
Les Pelletier envoyèrent leur fille Marie-Madeleine étudie chez les Ursulines de Québec. Elle signait Marie Magdelene Peltier.
C'est donc cette jeune fille de 17 ans que Nicolas Cliche épousait ce 13 octobre 1675, à l'église de Sainte-Anne. L'abbé François Fillon bénit le mariage devant la petite assemblée de parents et d'amis. Du côté de l'épousée, Guillaume Morel, nouvel arrivant, et Robert Foubert, un voisin, servirent de témoins. François Ringault, un inconnu, servit de témoin du côté du nouvel époux. La première génération Cliche au Canada avait le vent dans les voiles.
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