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- PRDH: 52307
Voir le site: http://www3.sympatico.ca/rmmayette/mailhot-historiques.htm :
Le Gascon René Maillot dit Laviolette n’a jamais eu la vie facile dans sa terre d’adoption. Pauvre à son arrivée, il mourra encore plus pauvre, complètement fauché, cousu de dettes. Il n’a pas vécu assez longtemps pour arriver à résoudre ses problèmes financiers.
Fils de René Maillot et de Catherine Berger, l’ancêtre des Maillot de la Mauricie est né vers 1637. Son contrat de mariage passé devant le notaire Romain Becquet, le 28 octobre 1671, précise que René nous vient de Castelleroy (ou Castel-Arrouy), diocèse de Toulouse en Cascogne. Il est possible qu’il soit arrivé en Nouvelle France en 1665 ave le célèbre Régiment de Carignan-Salières, du moins à peu près en même temps que les troupes venues aider le pays à se débarrasser de la présence Iroquoise.
Un nommé Arnaut Maillot dit Laviolette est signalé à Varennes en 1669. Arnaut et René sont peut-être la même personnes; du moins la chose est tout à fait vraisemblable. En effet, le 24 novembre 1669, précise le notaire Thomas Frérot, Arnaut vend à Bernard Voisin dit Beausoleil, de Montréal, une habitation de cinquante arpents de superficie, sise le long du St-Laurent. On retrouve ensuite René à la signature de son contrat de mariage à Québec. La cérémonie religieuse dut avoir lieu quelques jours plus tard à Sillery ou quelque part ailleurs dans la région de Québec. L’acte de mariage est introuvable.
Qui est cette Marie qu’il prend comme épouse? Elle est la fille de Simon-Jean Chapacou et de Marie Pacaud. Ce couple est probable- ment originaire de la Saintonge, d’où il est arrivé vers 1664 avec deux enfants: Louis et Marie. Née vers 1658 cette dernière n’a donc que treize ans le jour de ses épousailles, tandis que René a atteint sa trente-quatrième année. À cette époque le fait n’est pas rare des hommes d’âge mur épousent fréquemment des fillettes.
Les enfants de René et de Marie sont baptisés tour à tour à Grondines, Cap Santé et à Pointe-aux-Trembles de Québec (Neuville) entre 1675 et 1695.
Au début de 1676, la famille est établie à Saint-Charles-des- Roches (Grondines) où elle demeurera, croyons-nous, plus d’un quart de siècle. Le 5 février 1676, rapporte le notaire Michel Roy dit Châtellerault, René s’oblige à donner à Louis Foucher, du même lieu, douze jours de travail pour acquitter le solde de l’habitation qu’il a achetée de lui. Le 22 septembre 1677, le même tabellion ajoute que René vend à Urbain Gabeau une terre de deux arpents de front sur quarante de profondeur, à St-Charles-des-Roches; le 5 février suivant, il en acquiert une autre de trois arpents de front, de Jean Pouzet, dans la même localité. C’est là que, en 1681 le recenseur signale la présence de la famille Maillot: René a 44 ans et Marie 24 ans et leurs enfants sont René, Marie et Jean. Le cheptel est composé de deux bêtes à cornes et cinq arpents de terre ont été défrichés.
Le 28 septembre 1698, Maillot vend sa terre de trois arpents de front au seigneur François Hamelin. Le même jour son fils aîné Pierre vend aussi la sienne au même seigneur. Sans doute envisage-t-on déjà une installation prochaine à la seigneurie des Deschaillons, si ce n’est déjà chose faite.
Le 4 novembre 1701, Pierre Leboeuf vend à René une terre de quatre arpents sur quarante à Deschaillons. La famille Maillot est l’une des premières à s’implanter dans cette future paroisse, qui ne sera effectivement fondée qu’en 1737. En 1708 et 1711, deux filles de René, Marie et Anne, s’unissent à des fils de Louis Guibaud (Guilbault) et de Marie Lefebvre: François et Antoine tous deux domiciliés à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Les contrats de mariage sont rédigés par le notaire François Trotain, de Batiscan.
Comparant la situation de René Maillot à celle guère plus reluisante de son coparoissien Michel Goron dit Petitbois, l’historien Raymond Douville écrit dans "Trois seigneuries sans seigneurs, Cahiers Dix, 1951": ±La situation de René Maillot n’était guère plus florissante. Après sa mort, la terre qu’il avait défrichée tomba entre ses neuf enfants. À la fin de l’acte de partage, passé le 27 février 1742, le notaire Arnould Baltazar Pollet écrivit: ±les héritiers... ont ce jour cédé, délaissé à Messire louis Jean Desbruières, curé de ladite église de l’Échaillon, Louis Maillot et Michel Goron (fils) tous deux marguilliers d’icelle paroisse, à ce présent et acceptant pour eux et leurs succession, savoir tous les droits et prétentions à eux échus par ledit héritage des défunts René Maillot et René Chapacou... Attendu que la terre allait être réduite au domaine et qu’elle se trouve chargée des arrérages des cens et rentes.... Ce document nous apprend donc que René a trépassé sans être en mesure de sortir de ses dettes. Telle fut sa vie, telle fut sa mort. Quant à Marie Chapacou, elle n’est déjà plus de ce monde depuis près de dix ans, ayant été inhumée à Ste-Anne-de-la-Pérade en 1733. Du moins, c’est dans cette paroisse que son acte de décès est inscrit.
La descendante de René Maillot et de Marie Chapacou est main- tenant dispersée aux quatre coins du Québec, avec une forte con- centration à Montréal, où Guillaume né en 1681, est allé prendre femme en 1704. Les régions de la Mauricie, des Bois-Francs et de Québec ont reçu l’héritage de la plupart des autres enfants: René marié à Marie-Françoise Goron, Pierre marié à Marguerite Gauron, Louis marié à Madeleine Houy, Jacques marié à Marie-Angélique Houy, François marié à Marie-Charlotte Gauron, tous établis à Deschaillons; Marie marié à François Guibault et Anne mariée à Antoine Guilbault établis à Ste-Anne-de-la-Pérade; Louise mariée à Pierre Mataut et Geneviève mariée à Antoine Godard se sont établis à Château-Richer; enfin Rose mariée à Raymond Chêne dit Lagrave ou l’Agréable se sont établis à Deschaillons.
Toujours selon l"historien Raymond Douville dans "Trois seigneu- ries sans seigneurs, cahier Dix, 1951" les trois plus importants colons qui ont fait souche à Deschaillons sont précisément Michel Goron, René Maillot et Raymond Chêne, dont les alliances et la commune destinée ont établi entre eux une amitié sincère, scellée par les liens indestructibles du sang de leurs petits-enfants.
Extrait du journal Le Nouvelliste de Trois-Rivière publié le 23 décembre 1978, écrit par Gertrude Mailhot (fille de Henri Mailhot et de Eugénie Luneau) épouse de Louis-Arthur Leblanc auteur de ±Généalogie Famille René Mailhot et Marie Chapacou 1981.
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