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- PRDH: 44771
Correction du 2024-11-11 après réception d'un courriel de Mme Danielle Côté:
±Source: L'origine présumée de Pierre Lefebvre, époux de Jeanne Auneau. Denise Gravel, MSGCF 68-2, cahier 292, été 2017.
D'autre part, Denise Gravel me dit ceci :
Aucune Jeanne Cutiloup n'a été répertoriée dans les registres.
[Elle se demande où René Jetté et Michel Langlois avaient pris cette information.]
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Il semble donc que la mère de Pierre Lefebvre serait plutôt Louise Olivier (voir fiche de PRDH) et que la mention de Jeanne Cutiloup soit erronée.
Premier arrivant à Trois-Rivières, vers 1641:
https://sites.google.com/site/oeildusamourai/ma-page-personnelle/mon-arbre-genealogique/article-sur-pierre-lefebvre
https://sites.google.com/site/oeildusamourai/ma-page-personnelle/mon-arbre-genealogique/2e-article-de-sieur-pierre-lefebvre
https://sites.google.com/site/oeildusamourai/ma-page-personnelle/mon-arbre-genealogique/3e-article-sur-pierre-lefebvre
Article de Kathleen Juneau Roy: http://www.patrimoinebecancour.org/img/uploads/articles/WAPJt8fNah1irOjePRDqHZbkP
http://www.mount-royal.ca/heritage/getperson.php?personID=I850&tree=godbout
https://gw.geneanet.org/bernjo1?lang=fr&pz=jocelyne&nz=nicol&ocz=0&p=pierre&n=lefebvre&oc=2
Notes individuelles
Article sur Pierre Lefebvre
PIERRE LEFEBVRE
PREMIER ANCÊTRE AU QUÉBEC
Article paru dans le quotidien le Nouvelliste, le 18 octobre 1980, par Jacques St-Onge
Nul colon trifluvien n'a été plus polyvalent et plus omniprésent que Pierre Lefebvre au milieu du XVIIe siècle. Souche de la plus ancienne famille Lefebvre d'Amérique, cet ancêtre trouve toujours son prolongement jusqu'à nos jours chez tous les Denoncourt, les Descoteaux, les Lemerises, les Lassisseraye et chez beaucoup de Beaulac, de Belisle, de Senneville, etc. Pierre Lefebvre, ce pionnier arrivé chez nous au début des années 1640, compte parmi les notables trifluviens: il a été à la fois défricheur, constructeur, syndic, arpenteur, marguillier et arbitre. Qui peut en dire autant? Les citoyens du Cap-de-la-Madeleine peuvent aussi le réclamer parmi les pionniers de leur ville puisque Pierre et sa famille y ont vécu plusieurs années et que l'ancêtre y est probablement décédé vers 1668.
Doué d'une intelligence peu commune, ce remarquable bâtisseur est, comme beaucoup d'autres Lefebvre venus de France, originaire de la région de Paris. Fils de Pierre Lefebvre et de Jeanne Cutiloup, Pierre est arrivé de Sceaux (1) au plus tard en 1642. Sa présence est signalée pour la première fois à Trois-Rivières le 11 avril 1643 (2), dans une cause opposant les frères Michel et Jacques Leneuf à Guillaume Isabel (3); les premiers étaient alors accusés d'avoir roué celui-ci de coups de pied et de coups de poing. Le fait d'avoir été témoin à charge n'a pas dû laisser de ressentiment chez les Leneuf, puisque Jacques Leneuf et Marie Margerie seront parrain et marraine de Jacques, fils aîné de Pierre Lefebvre, le 12 janvier 1647.
Certains généalogistes soutiennent que l'ancêtre Lefebvre est arrivé en Nouvelle-France, déjà marié à Jeanne Aunois (4), mais leur mariage a été plus probablement célébré à Trois-Rivières, vers 1646. L'acte de l'état civil de même que le contrat de mariage, s'il a existé, ne sont pas parvenus jusqu'à nous. Toutefois, un acte du notaire Séverin Ameau, rédigé le 2 septembre 1663 (5), indique que l'ancêtre est natif de Sceaux et que son père s'appelait aussi Pierre.
Notre colon a acquis sa première terre des mains mêmes du gouverneur Charles Huault de Montmagny, le 15 août 1644 (6). Selon l'historien Marcel Trudel (7), ce lot d'une superficie de trente arpents (approximativement 1,8 arpent sur dix-sept de profondeur) était alors borné par une terre appartenant aux héritiers d'Étienne Vien, une autre inscrite au nom de Jacques Aubuchon dit le Loyal et une troisième attribuée aux Sauvages. Sur une carte moderne, cette propriété de Lefebvre s'étendrait depuis la rue Saint-Prosper, à l'arrière de l'hôpital Saint-Joseph, jusqu'au secteur des rues Bédard, de Saint-Réal, du boulevard Saint-Louis et de la 6e Avenue.
Le 16 avril 1647 (8), la Compagnie de la Nouvelle-France fera entrer Pierre Lefebvre dans la classe sélecte, sinon des véritables seigneurs, du moins des grands propriétaires terriens. Elle lui cédera, en même temps qu'à Nicolas Marsolet, un territoire d'un quart de lieue de front sur une lieue de profondeur, dont la limite sud-ouest passerait à l'embouchure de la rivière Gentilly. Le domaine de Marsolat, situé en amont de celui de Lefebvre, lui sera attribué en fief et seigneurie, avec haute, moyenne et basse justice; pour Pierre il s'agit d'une simple censive, ainsi que le confirme le papier terrier de 1667-1668. La future seigneurie de Gentilly sera acquise par Michel Peltier de Laprade en deux étapes: la part de Lefebvre étant achetée des héritiers de celui-ci en 1669, et celle de Marsolet provenant d'une transaction effectuée en 1671. Les deux terres seront réunies en un unique fief en 1676 (9).
Le 1er juin 1647 (10), le gouverneur Montmagny fera une nouvelle faveur à l'infatigable Pierre Lefebvre. En même temps qu'à Guillaume Pepin, Guillaume Isabel et Sébastien Dodier, il lui permetra de "déserter" l'île du Milieu (11), vis-à-vis de leurs habitations. Cette île passera un très court temps aux mains du gouverneur trifluvien Guillaume Guillermot Duplessis-Kerbodot en 1652, puis elle sera reconcédée aux Jésuites, à titre de franche-aumônes, en 1654.
Le Journal des Jésuites (12) rapporte, à la date du 4 juillet 1648, la capture de l'ancêtre par les Iroquois: "Tout ce mois de juillet,> est-il écrit, arrivèrent plusieurs choses aux Trois-Rivières qui concernoient les Yroquois, & se trouveront dans les lettres aux archivese, ou dans la relation, entr'autres la prise de deux de nos François, Pierre Le Febvre et un nepveu de M. de la Poterie..." (13).
Dans sa relation en 1648 envoyée au Père Étienne Charlet, provincial des Jésuites en France, le Père Jérôme Lalemant décrit cet incident dans les termes qui suivent (14): "Le lendemain, quatorzième du mesmes mois de Juillet, un Algonquin ayant découvert la piste de l'ennemy, en donna advis à Monsieur de la Poterie, qui en fit advertir les habitants par le tocsin et pas une volée ce canon, signal ordinaire pour se tenir sur ses gardes; cinq Hurons plus proches du lieu où les ennemis estoient déjà aux prises avec deux de nos François qui gardoient le bestial, coururent aux voix et aux clameurs des combattants, ils se joignent avec eux soustenant l'effort de plus de quatre-vingts hommes. A ce bruit on envoye par eau deux chalouppes armées; mais devant qu'elles arrivassent au lieu du combat, les Hiroquois avoient desja tué un François et un Huron, et pris deux prisonniers François et deux Hurons; ils estoient neantmoins épouvantez, ayant veu tomber sur le carreau de leurs gens tuez par un François, et quelques blessez, qu'ils s'enfuyoient, quoy qu'ils fussent pour le moins dix contre un. L'un des deux prisonniers François estoit nepveu de Monsieur de laPoterie, lequel s'estait un petit peu trop esloigné pour la chasse, se trouva dans les filets sans savoir comme il y estoit entré: leHuron tué estoit bon Chrestien, il s'estoit confessé le Dimanche precedent, comnme aussi le François; les deux Hurons captifs ne sont pas baptisez; pour les François prisonniers, on leur rend grand tesmoignage de leur bonne vie, ils sont neantmoins un petit en faute pour s'estre trop exposez dans la connoissance qu'ils avoient de l'ennemy." Pierre Lefebvre passera trois longs mois parmi les Iroquois et reviendra en octobre en compagnie de l'un de ces derniers, nommé le Berger, qui était parvenu à s'échapper de ses gardes trifluviens quelques temps quparavant.
Le 14 juin 1650 (15), Pierre Lefebvre acquiert de Jean de Lauzon, lieutenant général, agissant au nom de la Compagnie de laNouvelle-France, un pied-à-terre dans le fort de Trois-Rivières. Il s'agissait d'un emplacement de vingt toises de front, sur une même profondeur, près de la palissades, entre la rue Saint-François-Xavier et l'emplacement de Bertrand Fafard dit Laframboise. Sur ce terrain se dressaient une maison commune à lui et à Fafard. Treize ans plus tard, dans une poursuite intentée par l'ancêtre contre Jacques Aubuchon et René Besnard, il est indiqué que cette maison, qui donnerait aujourd'hui sur la terrasse Turcotte, n'est plus couverte depuis deux ans et qu'elle dépérit. Pierre deviendra un peu plus tard propriétaire d'un îlot appelé l'Islet (16), d'environ un arpent de superficie, situé à l'embouchure de la rivière Saint- Maurice, entre la terre ferme et l'île de la Trinité (Saint-Quentin).
La famille Lefebvre a pu commencer à faire la navette entre Trois-Rivières et le Cap-de-la-Madeleine dès 1656. Le 11 mai (17), Martin boutet, alors clerc de l'église de Québec, professeur de mathématiques et procureur de la succession d'Antoine Denys dit Saint-Denys, vendait à l'ancêtre une terre de deux arpents de front sur vingt de profondeur, dans la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine. Cette terre avait été concédée à la famille Denys en 1651 et elle voisinait alors la concession de Claude David et le domaine des Jésuites. Le front de cette terre serait aujourd'hui occupé par une partie du monastère des Oblats et la limite sud-ouest passerait le long de la rue Saint-Maurice.
Pierre Lefebvre sera syndic des habitants en 1658 et en 1660, puis marguillier en 1663. Le 13 avril de cette dernière année (18), lui et sa femme se feront donation mutuelle. Le 26 novembre 1664 (19), on le verra avec Pierre Boucher et Jean Cusson, deux autres sages de cette époque, arbitrer un différent entre le Père Jacques Fremin et Pierre Couc dit Lafleur. On l'avait vu participer un peu plu tôt à la construction de la première église trifluvienne. "Pierre Lefebvre, écrit Benjamen Sulte (20), tenait un rang honorable aux Trois-Rivières et fut l'un des principaux citouyens qui contribuèrent à l'érection de la première église paroissiale de cette ville (1664). Sa nombreuse descendance formerait aujour'hui un régiment."
Les Lefebvre ont été recencés à Trois-Rivières en 1666 et 1667. Ces années-là. il s requièrent les services de trois domestiques: Noël Carpentier, Jean Leduc et Jean Vintonneau; leur cheptel est composé de sept bestiaux et ils exploitent 80 arpents de terre, soit un domaine considérable pour ce temps. C'est aussi le 30 janvier 1666 (21) que le pionnier accepte du Père Fremin, procureur des Jésuites, une habitation de deux arpents, sise face au fleuve, dans la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine. C'est là que les Lefebvre iront vivre désormais et c'est probablement là que le chef de la famille passera de vie à trépas deux ans plus tard.
Tout ce que l'on sait, c'est qu'à l'été de 1668, Pierre sentant sans doute sa fin prochaine, mettera ordre à ses affaires. Le 11 juillet (22), il donnera à son gendre, le chirurgien Félix Thunaye dit Dufresne, le fief de Gentilly. Celui-ci le vendra à Michel Peltier, qui commencera à exploiter et qui le cédera plus tard à son beau-fils François Poisson. Le 20 janvier précédent, il avait fait le partage de ses biens entre ses sept enfants: Jacques, Michel, Ignace, Ange, Pierre, Catherine et Elisabeth.
"Cet estimable citoyen, conclut le Père Archange Godbout au sujet de Pierre Lefebvre, testa à son logis du Cap, le 16 juillet 1668 (23). La perte des registres de cette localité nous empêche de fixer la date de son trépas, mais nous savons que Jeanne Auneau (Aunois) était veuve le 12 octobre 1670." Cette précision est apportée lors de la signature du contrat de mariage de Jacques, fils aîné de l'ancêtre et futur seigneur de la Baie-du-Febvre, à Marie Beaudry, fille du taillandier Urbain, que l'on peut aussi classer parmi les plus anciens et les plus honorables pionniers de la ville de Laviolette.
Quant à Jeanne Aunois, elle vivait toujours en 1681, lors du passage du recenceur au Cap-de-la-Madeleine. Elle était âgée de 54 ans et gardait encore auprès d'elle ses fils Michel, Ignace et Pierre. Ceux-ci devaient alors l'aider à élever ses bestiaux et à exploiter ses quarantes arpents de terre labourable.
(1) Sceaux, chef-lieu d'arrondissement situé juste au sud de Paris, dans le département de la Seine. Il y existe encore une église datant du XVIIe siècle.
(2) Archives de Trois-Rivières, Documents divers II, page 42.
(3) Guillaume Isabel, dont la fille Jeanne épousera en 1667 Jean Lepelé dit Desmarets, ancêtre de la famille Lamothe de Champlain
(4) Le Père Archange Godbout (Les pionniers de la région trifluvienne, page 40) soutient qu'Aunois est fautif, qu'il s'agit plutôt d'Auneau (Auno ou Aunos). Malgré cette affirmation, presque tous les documents désignent Jeanne sous le nom d'Aunois.
(5) Contrat de mariage de Catherine Lefebvre, fille de Pierre et de Jeanne Aunois, à Antoine Trottier, fils de Gilles et de Catherine Loyseau.
(6) Cet acte a été trouvé parmi les minutes du notaire Pierre-Jacques Beaudry, qui a exercé sa profession à Montréal de 1843 à 1867.
(7) Le terrier du Saint-Laurent en 1663, pages 361 et 362.
(8) Inventaire des concession en fief et seigneurie, fois et hommages et aveux et dénombrement, volume I, page 245.
(9) Marcel Trudel, Le terrier du Saint-Laurent, page 482.
(10) Greffe de Henry Bancherons.
(11) Aujourd'hui l'île Saint-Christophe.
(12) Edition de 1973, page 112 et 117.
(13) Selon le Père Godbout (livre cité, page 41), il pourrait s'agir de Guy Pouterel, fils de JEan Pouterel du Colombier et de Louise Leneuf du Hérisson. Guy a été inhumé à Trois-Rivières, le 29 décembre 1655.
(14) Relation de la Nouvelle-France en l'année 1648, tome 4, pages 7 et 8.
(15) Greffe de Henry Bancherons.
(16) On recherchait vainement cet îlot sur une carte moderne, car il est disparu.
(17) Trudel, Terrier, page 330.
(18) Acte de Séverin Ameau.
(19) Acte de Jacques de la Tousche.
(20) Premier seigneurs du Canada 1634-1664, Mémoires de la Société Royale du Canada, section I 1883, page 135
(21) Acte de Jacques de la Tousche.
(22) Même notaire.
https://sites.google.com/site/oeildusamourai/ma-page-personnelle/mon-arbre-genealogique/article-sur-pierre-lefebvre
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